Quels sont les enjeux de la mobilité urbaine ?

 

Les enjeux de mobilité sont cruciaux, les territoires se doivent de pouvoir offrir à leurs concitoyens une promesse de mobilité pour que ces derniers puissent se rendre “n’importe où, n’importe quand”, mais également de dé-mobilité avec la possibilité d’avoir recours à des services de proximité et de quartier dans le but de dé-saturer les transports(1) et autres flux et d’engager de nouveaux réflexes de déplacements dans le monde post-COVID. Pour attirer usagers, entreprises et investisseurs, il est nécessaire d’une part de développer et de désenclaver les quartiers existants, mais aussi d’autre part d’intégrer dès la conception des nouveaux quartiers les besoins des utilisateurs, et plus largement des citoyens, pour tendre vers une intermodalité optimale.

Alors que la tendance est à l’économie du partage(2), les prises de consciences individuelles et collectives appellent à innover pour une mobilité toujours plus partagée et plus verte. Pour cela, les collectivités peuvent soutenir le développement des infrastructures de “free floating”, ainsi que les bornes de recharge électrique en parallèle des projets de mobilités transverses opérés. La politique de la ville se tourne vers ces nouvelles mobilités, en associant les partenaires de l’aménagement urbain : investisseurs, promoteurs immobiliers, entreprises innovantes... L’ensemble des parties prenantes autour des collectivités constitue le nouvel écosystème de l’aménagement urbain.

Les membres de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC), ont ainsi travaillé et présenté 50 premières propositions au gouvernement français en vigueur afin de préparer l’après coronavirus. Une initiative inédite qui fait état des solutions imaginées par 150 citoyens tirés au sort pour bâtir un plan de relance économique et écologique plus durable. Parmi les mesures vertes proposées sur le sujet de la mobilité, la CCC demande notamment "de rendre obligatoire et d’augmenter (entre 500 et 1 800 euros par an) la prime de mobilité durable" et d'augmenter "les montants du fonds vélo de 50 à 200 millions d’euros par an pour financer des pistes cyclables et interdire l’accès aux centres-villes pour les véhicules les plus polluants". 

Le rôle de l’action locale et des communautés

 

Les interactions sociales jouent un rôle important dans les zones urbaines denses, à la fois pour le développement de l’activité économique, académique ou culturelle, mais aussi concernant les enjeux d’aménagement. Il s’agit de créer des villes mixtes alliant mobilité, énergie, innovation et usages. Rob Hopkins, fondateur du mouvement des “villes en transition” (transition town) se fixe pour objectif de concevoir la ville du futur capable de faire face au changement climatique en s'affranchissant de la contrainte pétrolière. Selon lui, nous devons intégrer que “l’idée de la transition commence par les communautés locales qui décident de réfléchir à l’avenir qu’elles désirent.

Ainsi, les utilisateurs ‒ riverains, travailleurs, commerçants ‒ sont souvent identifiés dès le début d’un projet immobilier. Associer les usagers et leur communauté à la conception, par exemple à travers des réunions publiques, de placemaking (démarche d'aménagement des espaces urbains qui promeut la réappropriation de l'espace public par le citoyen), ou des ateliers de co-construction, permet d’augmenter la qualité de vie et d’améliorer l’appropriation des solutions de mobilité.

Ainsi, parmi les projets immobiliers développés par BNP Paribas Real Estate, l’ensemble immobilier 17&CO répond aux attentes des riverains et des talents locaux fédérés autour de la thématique des makers, cette nouvelle génération de “faiseurs” : artisan, économie circulaire, Do It Yourself (DIY)... Fruit d'une concertation élargie aux futurs usagers du site, cet ensemble immobilier mixte de 17 900 m² situé à la Porte de Saint-Ouen offrira en phase active une nouvelle polarité du quartier vers laquelle convergent makers, travailleurs et habitants : ateliers d’artisanat, incubateur de 1000 m², espaces de coliving

De manière plus concrète, les attentes exprimées par les usagers sont souvent opérationnelles: connectivité des bâtiments, multi-modalité, typologie des commerces… Surtout, elles sont citoyennes, animées par le désir de contribuer au développement d’un monde plus respectueux de l’environnement. Penser global, agir global : “L’action locale peut apporter les changements ambitieux dont nous avons besoin face à l’urgence climatique”, confirme Rob Hopkins(3). Ainsi voit-on fleurir des initiatives comme la création de monnaies locales, l’approvisionnement alimentaire en circuit-court ou des solutions de mobilité alternative. Des milliers de villes dans le monde ont entamé leur transition, et les pays d’Europe du nord font figure de modèle à suivre en matière de mobilité respectueuse de l’environnement, telles Copenhague qui compte plus de vélos que d’habitants, ou Oslo(4), la capitale européenne du véhicule électrique, qui représentait 42 % des voitures vendues en 2019.

Sources d’inspiration d’un urbanisme mieux intégré

 

Plus proche de nous, le gigantesque projet du Grand Paris aura des impacts majeurs en termes d’urbanisme et de mobilité, notamment au travers du Grand Paris Express. L’objectif ? Développer une meilleure intermodalité, en particulier envers les habitants de la métropole les plus dépendants de la voiture ou autres transports personnels. Pour cela, 4 nouvelles lignes de métro automatique seront entièrement construites et 2 autres prolongées. Ce nouveau réseau ferroviaire, le Grand Paris Express(5), doit permettre de diminuer le trafic routier de 50 % d’ici 2050. Futur nœud de multi-modalité, la gare de Saint-Denis Pleyel accueillera jusqu’à 250 000 usagers par jour(6) ! Elle abritera également en son sein un espace de coworking et 5 000 m² consacrés à l’innovation culturelle et sociale.

La collectivité a la possibilité de développer ses territoires périphériques comme le Grand Paris, mais également de rénover ses centres-villes. Plusieurs opérations de revitalisation du territoire sont menées en France dans le cadre de démarches nationales. C’est le cas notamment du programme Action Cœur de Ville porté par la Banque des Territoires(7). Ce plan national a une double ambition : améliorer les conditions de vie des habitants des villes moyennes et conforter le rôle de moteur de ces villes dans le développement du territoire. Pour cela, un plan de 5 milliards d’euros financera les programmes des 222 collectivités retenues sur toute la métropole et l’outre-mer : restructuration de l’habitat en centre-ville, développement économique et commercial, mobilité et connexions...

Plus prospectif encore, la future “Google City” à Toronto. Développé dans 5 hectares de friche par Sidewalk Labs, filiale de prospective urbaine du géant américain, ce futur quartier intégrera la data à une panoplie de nouveaux outils. Par exemple, un réseau de robots souterrain permettra d’acheminer les colis et collecter les déchets, et contribuera ainsi à réduire le trafic du dernier kilomètre. Côté route, le quartier sera doté d’un système de gestion intelligente des feux de circulation en fonction du trafic et des piétons, ainsi que de bordures de routes capables de s’adapter à la densité du trafic routier pour créer une nouvelle voie ! Le futur de la mobilité urbaine s’écrit plus que jamais dans les villes du monde entier.

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