Situé entre l’Opéra Garnier, le Jardin des Tuileries et l’église de la Madeleine, le 10-12 Vendôme est un symbole de l’architecture néo-classique parisienne. Tirant ses références des colonnes, frontons et portiques qui ornementaient durant l’antiquité les bâtiments gréco-romains, ce courant marque, dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, toute une époque architecturale. Les découvertes de ruines, notamment en Italie et dans le sud de la France, remettent au goût du jour le sublime pittoresque des formes antiques qui caractérisent, parmi l’héritage haussmannien du Second Empire, le prestige inimitable des édifices parisiens.
L’Hôtel particulier fut construit en 1750 et se compose de 5 bâtiments élevés sur 3 niveaux de sous-sol mansardés. Ses façades en pierre de taille d’ordre corinthien témoignent d’une recherche esthétique identifiable, étirant des lignes aux arêtes sémillantes et dont l’agencement rigoureux sert une maçonnerie parfaitement régulière.
Connue de nos jours comme le haut-lieu de l’élégance à travers le monde, la place Vendôme abrite les plus prestigieuses maisons de joaillerie tels que Chaumet, Cartier, Chopard, Chanel, Dior ou encore Rolex. En 1777, le lot n°12 de la place est acquis par Claude Baudard de Saint-James qui fera réaliser le décor intérieur par le peintre et graveur Jean-Jacques Lagrenée. Témoin des plus beaux élans picturaux de la Renaissance, son œuvre ornemente aujourd’hui le grand salon de réception de la Maison Chaumet.
Le compositeur romantique Frédéric Chopin ne fut lui-même pas insensible au charme incontestable des lieux. Après l’été 1849, conscient d’un état de santé précaire, il s’y installe avec sa sœur Ludwika et s’entoure de ses proches. C’est au sein d’un vaste appartement entresolé du premier étage et ouvert sur la cour du numéro 12, que retentit, très probablement pour la dernière fois de son vivant, sa Sonate en sol mineur jouée par son élève et amie la princesse Marcellina Czartoryska. [1]
C’est dans ce cadre prestigieux et chargé d’Histoire que les 1051 m² de bureaux s’étendent autour des cours Vendôme, Saint-Honoré et Chopin. Dans un style sobre et résolument moderne aux accents boisés, les nuances de gris habillent des murs blancs épurés. Convivial et chaleureux, l’ensemble se trouve rehaussé à la lumière du jour par quelques touches dorées. De légères variations selon les pièces permettent d’aligner une tonalité harmonieuse entre les couleurs. A l’image de la célèbre « note bleue » de Chopin, que George Sand décrivait elle-même comme « L'azur de la nuit transparente » et qui évoquait, par l’alignement d’arpèges, l’ambiance des soirées parisiennes où le compositeur se rendait.
[1] Nouvel Obs
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Bureaux à louer Place Vendôme. Le plateau sera entièrement rénové (en attente du programme travaux) : décloisonnement, peinture, moquette, faux plafond, rénovation des sanitaires, climatisation. Archives de 24 m² et 12 emplacements de parkings disponibles.
Une expérience sensorielle unique…
... qui parfait l'expérience du 10-12 Vendôme
Si la nature a toute sa place dans ce décor propice à la concentration et à la créativité, la cour intérieure conçue par l’Atelier Gabriel s’illustre à travers un projet de végétalisation contemporain, écoresponsable et représentatif du quartier et de sa mémoire. Alors que l’effervescence de l’activité anime le quartier en journée, une recherche d’apaisement par la contemplation restait à imaginer. Parmi les 860 m² de cour, le projet de végétalisation s’étend sur 500 m² et comprend 170 m² de chemins et placettes pour 300 m² d’espaces végétalisés.
« La cour se situe au sein d’un espace semi-public que se partagent les plus prestigieuses maisons de joaillerie », nous raconte Gabriel Rochard, fondateur de l’Atelier Gabriel et superviseur du projet de végétalisation du 10-12 Vendôme. « L’idée a donc été de donner à voir, depuis le porche, quelque chose que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur la place. Cet écrin de verdure, propice à la naturalité et au recueillement, contraste avec la partie située côté Colonne, plus solaire et patrimoniale. Par effet d’asymétrie, nous avons souhaité faire un Vendôme bis, quelque chose de plus organique, intime et apaisé. Les jeux de courbes et les variations topographiques des bacs s’entrelacent dans une grande unité de matériaux, le zinc étant utilisé pour leur fabrication afin de rappeler l’ancrage parisien du site.
Cette bulle de quiétude se devait d’être visible depuis plusieurs niveaux et offrir différents points de vue. Il nous a donc fallu procéder à un travail d’anamorphose qui permet de dessiner des formes différentes selon les angles. La partie gauche, plus exposée au soleil, a été pensée avec des fleurs très héliophiles, diffusant sous le soleil des parfums qui enchanteront les visiteurs. La partie droite, plus à l’ombre, se concentre sur un feuillage dont les nuances répondent à la matière des bancs et des bacs et parmi lesquels la Colonne Vendôme pose son reflet sur un miroir d’eau long de 3 mètres.
L’écosystème que nous avons créé intègre des plantes à nectar et à pollen, des plantes à baies et des plantes fleurissant à l’ombre. Le lieu privilégie l’économie circulaire et nous tentons de limiter au maximum le bilan carbone du projet. Un composteur sera caché dans un élément de serrurerie, les végétaux sont majoritairement produits dans un rayon de 100 km autour de Paris et 65% de la parcelle se trouve désartificialisée. Par un savant jeu de composition, notamment via les épaisseurs de substrats et donc de pénétration dans les bacs, nous parvenons à un taux de « coefficient de biotope » de 43%. Cela signifie concrètement que 100% de ces eaux pluviales repartent aujourd’hui dans les égouts et que la moitié sera recyclée demain.
Avant la création de la Place, couvents et monastères y avaient leurs jardins de maraîchage répartis en longues rangées alignées. Nous avons conservé l’idée en créant des jardins sériels, ce qui n’est pas sans rappeler la composition de jadis. Le tout est serti comme un bijou, avec une couronne centrale qui s’inspire de l’historicité des lieux et s’affirme comme un contrepoint végétal à la Colonne Vendôme.
En tant que concepteurs de jardins et paysagistes, notre rôle est de proposer une expérience sensorielle singulière aux utilisateurs de bureaux. Par l’extension des espaces communs extérieurs, nous proposons un agencement qui répond pleinement aux besoins de chacun, avec des zones dédiées à l’isolement, à la concentration, et d’autres propices aux réunions informelles. Avec pour cadre un écosystème fertile, dynamique et évolutif à chaque saison, les jardins permettent une reconnexion que seule la nature peut procurer ».
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