Crise et télétravail, quel bilan tirent les collaborateurs de cette période exceptionnelle ?
Le travail à domicile s’est généralisé dans bon nombre d’entreprises, y compris dans les plus réticentes à le déployer avant la crise. Dirigeants et collaborateurs ont ainsi expérimenté un modèle encore peu courant en France (En 2018, le télétravail concernait en France seulement 6,6% des actifs¹). Certes, un certain nombre de salariés tirent un bilan globalement positif de l’expérience, séduits, non pas tant par le fait de travailler chez soi, mais surtout par la flexibilité de cette organisation. Mais si ce travail décentralisé et digitalisé a été pour certains collaborateurs une source de satisfaction : se sentant plus autonomes, plus concentrés, plus libres aussi de gérer leur temps (Temps lui-même accru par la suppression des temps de transport). Il a aussi mis en exergue une réalité prégnante : le bureau tient une place centrale dans les habitudes de vie et le sentiment d’appartenance des collaborateurs dans l’entreprise.
Le vaisseau-mère, antidote à la perte de repères
Certains ont pu le constater avec le confinement : la maison n’est pas toujours un bon environnement de travail et l’exercice de son activité à distance peut parfois être source de frustration, de quiproquo voire même de conflits entre les membres d’une équipe habitués à échanger de visu et très souvent informellement au bureau. L’isolement social lié au travail à distance peut même entraîner chez certains une détresse. En décembre 2020, c’était déjà le cas de 58% des managers². Un chiffre à ne pas prendre à la légère car le stress ou l’anxiété générée par la crise peut mener le salarié jusqu’à la dépression ou le burn-out.
La visioconférence (qui au premier confinement a connu une augmentation d’utilisateurs de 668% pour Zoom et 491% pour WebEx en 30 jours³) et plus généralement le home-office n’ont donc pas réussi à remplacer le siège social, véritable vecteur d’interactivité entre les salariés. La crise a d’autant plus révélé son rôle de socialisation et de construction des identités sociales.

Autre constante observée chez les télétravailleurs : éloignés physiquement du bureau, ils perdent tous leurs repères. Certains ont dû réapprendre ce qui était hier des réflexes quotidiens impulsés par la dynamique inerrante au bureau. C’est d’autant plus le cas chez les jeunes générations, particulièrement celles qui sont arrivées sur le marché du travail peu avant le début de la crise.
Tel le « vaisseau mère de l’entreprise », le siège social s’affirme donc plus que jamais comme le socle incontournable des repères et des relations interpersonnelles : de la communication à l’esprit d’équipe, favorisant ainsi l’intelligence collective, l’efficacité, la motivation et in fine le bien-être.
Les premiers concernés en sont parfaitement conscients puisque, d’après une enquête Okta, suite à l’expérience du premier confinement, 57 % des salariés européens déclarent que les conversations en personne avec leurs collègues leur manquent. Et seuls 16% des répondants se disent prêts à travailler uniquement à distance4. En France, 33 % des sondés déclarent même espérer un retour au bureau à temps plein².
Les bureaux : une réinvention perpétuelle
Les immeubles de bureaux n’ont pas attendu la crise de la Covid pour se réinventer.
Il suffit de dresser le bilan des dix dernières années pour s’en apercevoir (explosion du coworking, du flex-office, de la digitalisation, de l’expérience utilisateur, etc.). Si le processus d’hybridation des sièges sociaux a été entamé depuis déjà quelques temps, il est fort à parier que la période post-Covid l’accélérera. Ce sera notamment le cas de l’open space tel que nous le connaissons aujourd’hui. Une nouvelle ère de bureau est donc en train de s’ouvrir où, en plus du bien-être des collaborateurs, la santé et la sécurité seront, plus que jamais, au cœur de la préoccupation des entreprises. De quoi donner encore plus envie aux collaborateurs de reprendre demain, sereinement, le chemin du bureau.
Et dans votre entreprise, comment vos collaborateurs ont-ils traversé cette année ? Manifestent-ils le même besoin de retrouver tous ensemble leur vaisseau-mère ?
¹ Source : Eurostat publiée en 2018.
² Etude Empreinte Humaine*, décembre 2020
³ Source : *Étude réalisée par Okta et YouGov sur un échantillon de 6000 salariés de bureau en France, Allemagne, Pays-Bas et Royaume-Uni entre avril et mai 2020
4 Etude Businesses @work/Okta-2020
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