On ne peut pas nier que la crise du Covid 19 a eu un fort impact sur le secteur de l’immobilier de bureaux. En effet, le déploiement massif du télétravail a entraîné avec lui des questionnements sur le besoin de bureaux. Les entreprises peuvent-elles fonctionner seulement à distance et réduire les coûts liés à la location des espaces ? Alors qu’il y a quelques années, nous n’aurions pas cru possible le déploiement du télétravail à grande échelle , les salariés ont su démontrer le contraire dès le premier confinement. Tandis que l’adaptation à cette nouvelle façon de travailler s’est faite naturellement, la raison d’être du bureau a été questionnée.
Comment se fait-il que le secteur de l’immobilier de bureaux résiste aussi bien ? En effet, entre le T1 2021 et le T1 2022, les investissements dans les bureaux ont augmenté jusqu’à atteindre 27,2 milliards d’euros, une première pour un premier trimestre, 20 % au-dessus de la moyenne sur 5 ans. Un regain qui apparaît dans la plupart des pays européens, en Allemagne l’investissement total entre T1 2021 à T1 2022 a augmenté de + 180 %, au Royaume-Uni de + 128 % et en Italie jusqu’à + 560 %. Il y a toutefois des exceptions, les investissements français qui ont chuté de 32 %, de 53 % aux Pays-Bas, et de 88 % en Irlande.
Le bureau a trouvé sa nouvelle raison d’être
Alors que certaines entreprises se sont interrogées sur la raison d’être du bureau, cette classe d’actifs a diminué. Avec une grande partie des équipes travaillant toujours à distance, pour beaucoup il semblait contre-productif d’avoir un espace de bureau, ou d’avoir le même espace qu’avant la pandémie.
Cependant, comme la plupart des pays ont retrouvé une vie proche de la normale, que les restrictions ont été considérablement levées, le futur des bureaux est devenu beaucoup plus clair. Les investisseurs et les utilisateurs ont été capables d’apprécier à nouveau les points positifs d’un immeuble de bureaux, et les avantages inégalés qu’il apporte.
Après ces deux dernières années, les bureaux ont évidemment changé, mais cela n’a fait que renforcer leur attractivité. Les salariés se retrouvent dans des espaces de travail flexibles, encourageant la collaboration et avec une offre de services plus complète. Cela donne lieu à des semaines de travail hybride et des solutions sur-mesure, avec un mix de travail au bureau, en home office ou en espace de coworking et de corpoworking. Cette nouvelle façon de travailler positionne le bureau comme lieu central : il est l’espace qui donne la possibilité aux employés de se retrouver et de se développer, et qui leur offre des services qui contribuent à leur bien-être.
Cela a eu un effet sur la façon dont le bureau est perçu. Les entreprises peuvent maintenant utiliser le bureau comme un outil marketing. L’emblématique immeuble de Google au 6 Pancras Square peut être mis en avant pour attirer les nouveaux talents et renforcer l’image de l’entreprise. Les investisseurs ont aussi pu apprécier la résilience de cette classe d’actif et le besoin fondamental de ces structures, et particulièrement au sein d’une ville qui est mieux connectée que jamais aux autres types d’actifs, de services et d’aménagements.
Une résilience à travers l’adaptabilité
C’est donc sans surprise que le marché de la location de bureaux a progressivement repris en Europe, en débutant par une reprise dynamique et à la hausse pour le T2 2021. La plupart des marchés ont eu un fort rebond en volume, comme Dublin (+ 841 % vs. T1 2021), Varsovie (+ 167 %), Londres centre (+ 132 %), Rome (+ 105 %) ou encore Munich (+ 83 %). Ainsi, les chiffres du T1 2022 sont largement revenus au niveau d’avant la crise, dépassant même la moyenne à long-terme pour la plupart des marchés.
C’est aussi sans surprise que les taux de vacances ont augmenté en 2020 et durant la première moitié 2021 à travers l’Europe, mais grâce à la reprise, ils sont désormais stabilisés. Il faut cependant souligner la nette différence entre les bureaux bien situés, c’est à dire près des transports en commun et ceux qui se trouvent dans les banlieues, plus difficiles d’accès.
Cela met en lumière l’attractivité des bureaux bien connectés, facilitant l’accès aux quartiers et villes proches pour les utilisateurs. En se concentrant plus sur notre façon de nous déplacer, que ce soit en scooter électrique ou en transports en commun, une ville est mieux connectée et offre ainsi plus de services, ce qui est de plus en plus plébiscité par les habitants. Les bureaux convoités seront donc ceux qui s’adapteront à cette nouvelle ville dynamique. Suite à la pandémie, nous avons maintenant besoin d’un immeuble qui propose plus d’un service. Un immeuble de bureaux ouvert sur la ville, qui peut être utilisé de différentes manières selon l’heure de la journée, sera certainement un actif très apprécié tant des utilisateurs, que des propriétaires et des investisseurs. Avec des loyers prime de bureaux qui augmentent, particulièrement dans des villes comme Dublin où ils ont augmenté de plus de 104 % depuis 2012 et Berlin de plus 95 %, la compétition pour l’actif le plus attractif peut être féroce.
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