Alors que partout en Europe les entreprises ont su faire face aux incertitudes de la crise sanitaire et que les salariés sont désormais de retour au bureau, il semblerait que les changements structurels annoncés se confirment. Le télétravail planifié est désormais une nouvelle norme à prendre en compte et son application influence déjà l’agencement des espaces de bureau, le management, le taux de vacance des actifs et donc l’immobilier dans son ensemble.
L’ère de l’hybridité
Une tendance confirmée dans l’ère post-covid
Les confinements ont été levés dans la majorité des pays européens toutefois, le travail à distance s’est affirmé comme une pratique pérenne au sein des entreprises. Les espaces de travail ont donc été réadaptés avec un renforcement des outils numériques. Bien-être, confort et productivité se conjuguent désormais avec hybridité. En effet, le bureau reste central et fortement plébiscité par les entreprises qui y voient une destination. Chez les collaborateurs, le logement doit aussi s’adapter avec l’aménagement de pièces dédiées. Enfin, les tiers-lieux s’affirment comme une alternative fonctionnelle entre le travail à distance et le présentiel.
Intensité et mixité d’usage
Les actifs multifonctionnels plus résilients
La mixité d’usage est aujourd’hui indispensable pour co-construire avec les utilisateurs, les investisseurs et les partenaires publics, une ville plus résiliente. Le bâtiment doit désormais remplir plusieurs fonctions, être capable de s’adapter dans le temps en fonction des usages mais aussi dans la journée afin de réduire au maximum le taux de vacance. Le bureau ne fait pas exception et semble devoir intégrer une combinaison entre tertiaire, commercial et résidentiel. Dans un contexte de tissu urbain très dense et d’un intérêt toujours très fort pour les centres des grandes métropoles, les actifs multifonctionnels ont de beaux jours devant eux. En intégrant les critères ESG dans leur construction et dans leur gestion, ils dessinent des perspectives de performance économiques et environnementales très intéressantes.
« En moyenne, 24 % de la superficie totale des bâtiments dans l'UE (28 pays) est non résidentielle. Près d'un tiers (30 %) de cet espace non résidentiel est constitué de bureaux (privés et publics).* Les bureaux représentent ainsi une part importante de la surface totale construite en Europe alors qu'ils ne sont utilisés que pendant les heures de travail. L'intensification d’usage est une volonté politique généralisée. Les bâtiments à usages mixtes peuvent aussi devenir des bâtiments emblématiques. »
Un bilan encourageant en Europe malgré la pandémie
Des chiffres qui laissent présager un horizon positif
Partout en Europe, il semblerait que l’activité sur les marchés immobiliers soit revenue quasiment à la « normale » en 2021. Au cours du second trimestre de cette même année, les volumes d’investissement dans l’immobilier ont augmenté de 70% par rapport au second trimestre 2020. Tous les actifs du secteur ont bel et bien été touchés par la pandémie cependant l’investissement sur les bureaux est resté stable grâce, en partie, à la mise en place du télétravail. La retour d’une croissance solide du PIB sur le vieux continent en 2021 a également permis de créer de l’emploi dans le secteur tertiaire. Une augmentation de main-d’œuvre de 11% est attendue sur 13 pays identifiés dans les dix prochaines années.**
*European Commission EU Buildings Factsheets, 2013
**BNPRE Research, Janvier 2022
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