À bien des égards, la crise sanitaire du Covid-19 nous a appris à trouver de nouvelles façons de socialiser, à créer des groupes numériques au travers d'outils digitaux afin de continuer à communiquer avec nos proches, amis et collègues. Nous avons appris à nous habituer à voir un écran illustré des visages de nos collègues, et de nombreuses entreprises ont ainsi pu continuer à travailler -presque- comme d'habitude grâce à ces nouveaux réflexes. Beaucoup étant désormais convaincues des vertus du télétravail. Cependant, malgré le fait que ces outils nous permettent de maintenir le lien et de garder la communication, la vidéo ne peut pas toujours remplacer la conversation en face à face. Les signaux faibles ne sont pas toujours lisibles à distance. Beaucoup d’utilisateurs se sont plaints durant la période de la « fatigue vidéo », due en partie au temps passé sur les appels vidéos et à la difficulté que nous rencontrons à décrypter le langage corporel à l'écran, en particulier face à plusieurs personnes sur un écran.
Dans quel type de bureau allons-nous nous retrouver ?
Le confinement imposé à de nombreux pays commence maintenant à s’estomper, et alors que nous commençons à émerger dans un monde considérablement changé par des mois de confinement et d'incertitude, les gens retournent au bureau de façon progressive.

Nous savons que les bureaux dans lesquels nous allons retourner seront différents de ceux que nous avons quittés. Lorsqu'au début du XXème siècle, le bureau ouvert ou open-space est devenu populaire, cela a changé notre façon de travailler. L'espace de bureaux a été démocratisé et la collaboration entre les employés est devenue plus facile. Cette tendance s'est poursuivie, et de nombreuses entreprises ont complétement revues leur modèle d’organisation jusqu’à créer parfois un modèle de travail ultra flexible. Puis vint le Covid-19. Soudain, ces espaces ouverts, ont été perçus différemment. Une étude réalisée par les Centers for Disease Control en Corée du Sud montre à quel point Covid-19 peut se propager facilement dans un bureau, avec 94 des 216 employés d'un étage d'un centre d'appels testés positifs pour le virus.
Ce qui encourage notamment les entreprises à procéder à des modifications au sein de leurs bâtiments pour arrêter la transmission du virus et se prémunir demain d’éventuelles épidémies. Les bureaux vont être transformés, et BNP Paribas Real Estate a en effet émis des lignes directrices sur ce à quoi devrait ressembler ce retour au bureau, notamment le port de masques, la réduction du nombre de personnes fréquentant les restaurants d'entreprise et l'espacement des effectifs sur leur lieu de travail.
Le retour au travail est progressif
Malgré les changements que nous avons constatés dans notre société et le nouveau concept de distanciation sociale, les bureaux recommencent à se remplir. Selon les données publiées par BNP Paribas Real Estate Property Management, les différences liées à la reprise varient d'un pays à l'autre et sont intrinsèquement liées à leur réponse et même à la gravité de la pandémie dans le pays. Au 14 mai, au Royaume-Uni et en Irlande, seuls 0 à 5 % des bureaux avaient une occupation physique, tandis qu'en Allemagne et en Hongrie, l'occupation pouvait atteindre 25 à 50 %.

La France, dont le confinement a été levé le 11 mai, se situe actuellement à 10-15 % et l'Italie et l'Espagne, qui ont connu des situations aggravées, restent prudentes à 5-10 % d'occupation. Bien sûr, cela n'est pas surprenant, dans une étude réalisée par l'IFOP pour BNP Paribas Real Estate, un tiers des 1 508 Français interrogés ont indiqué qu'ils seraient favorables à un retour progressif au bureau. Nous savons que les bureaux seront progressivement remplis à nouveau et que la distanciation sociale fera partie intégrante de l'immeuble de bureaux, mais comment maintenir les valeurs de l'immeuble de bureaux ? L'immeuble de bureaux est là pour une raison; réunir les gens et encourager la collaboration et la communication fluide. Alors, comment pouvons-nous garantir cela tout en restant en sécurité sur nos lieux de travail ?
Le travail à distance et au bureau ira de pair
Pour beaucoup, le travail à domicile a été une expérience positive. La même étude IFOP a révélé que 72 % en avaient une bonne expérience et une étude Slack menée auprès de 2 877 travailleurs du savoir en Amérique a révélé que 60 % pensaient qu'ils étaient plus productifs en travaillant à domicile qu'au bureau. Cependant, l'impact du confinement ne peut pas être sous-estimé, de nombreuses personnes ont souffert d'isolement, d'anxiété et de solitude pendant cette période.

Le désir de revenir à l'extérieur a été mis en évidence par la réappropriation des lieux de vie extérieurs à l’instar des parcs ou des plages, les gens apprécient la liberté de se promener et de voir leurs proches. Le travail à domicile peut être intégré à notre expérience de travail, mais il est peu probable qu'il devienne la règle de base.
Cela soulève la question de savoir comment assurer la distanciation sociale sans perdre l'élément social? Nous devons nous rappeler que nous nous éloignons physiquement des autres, et non pas nous socialement. Le contact n’est pas rompu. Le bureau sera plus que jamais un lieu de convergence et d'appréciation des collègues et du contact humain qu'il nous permet d'avoir. Avec peut-être plus de temps passé à travailler à domicile, le temps au bureau sera précieux.
Pour permettre cette interaction, de nombreux architectes ont déjà commencé à imaginer comment nous pouvons socialement prendre de la distance dans les villes sans se sentir contraint, avec des idées inventives pour les espaces privés dans les restaurants et les couvertures de pique-nique qui marquent une distance de 2 mètres. Ce concept pourrait bien trouver sa place au bureau, car l'interaction est encouragée par la nouvelle conception du bureau et peut-être une gamme d'outils numériques qui permettent la fusion du travail à distance et du travail au bureau.
Le British Council for Office a, par exemple, demandé que des modifications soient apportées à court et à long terme au bureau, ce qui signifie que la tendance au bureau en open space qui prévalait depuis près de 100 ans pourrait prendre fin. C'est cependant en avalisant le bureau comme lieu de socialisation et de collaboration que ces changements peuvent être opérés, en cohérence avec ce qui fonctionne le mieux pour ceux qui utilisent le bâtiment. Reste à savoir comment ces changements seront perçus et comment ils continueront d'évoluer.
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