La crise du Covid-19 impacte aujourd’hui le monde immobilier. Le confinement a drastiquement diminué toute l’activité du résidentiel et de l’immobilier d’entreprise. Alors que la distanciation sociale est de rigueur dans cette période de confinement, comment le coliving, qui propose une vie en communauté, peut-il s’adapter et proposer une réponse ?

Les mesures prises face au Covid-19 pour les colivers

 

Le coliving est un concept d’habitat fondé sur trois principes : la flexibilité, les services et la communauté. Pour cette troisième, la vie communautaire semble être antagonique aux mesures de distanciation sociale.

Les opérateurs ont donc souhaité s’adapter à la situation, en mettant en place des mesures qui puissent permettre aux colivers de continuer à vivre dans leur logement, tout en étant protégés. D’abord, la possibilité de vivre en relative autonomie. En effet, la disposition des espaces en coliving propose, en majorité, des espaces privatifs avec une chambre, une salle d’eau et des toilettes individuelles. En moyenne, on constate chez les opérateurs 49% de la surface qui est dédiée aux espaces privatifs[1]. Ensuite, pour les espaces communs, les opérateurs ont pris un certain nombre de mesures qui garantissent la sécurité : rappel des gestes barrières et intensification du ménage. Enfin, pour les repas qui sont des moments plus propices à être passés en communauté, des opérateurs à l'image de Sharies ont facilité les possibilités de livraison.

Le confinement offre donc du temps libre aux personnes dont l’activité a diminué ou cessé. Soucieuse de conserver le moral de ses résidents, la marque Colonies propose de mettre à profit ce temps pour apprendre. Elle a lancé l’initiative #Pitchyourtalent, qui permet à des auto-entrepreneurs et start-up de mettre en valeur leur savoir-faire via une vidéo pour les résidents. Par la suite, les colivers sélectionnent une vidéo, et son auteur perçoit la somme de 100 euros. De son côté, l’opérateur Urban Campus a mis au point une initiative intitulée « Beat the Storm » pour libérer le potentiel de la communauté, s’entraider personnellement et professionnellement afin de surmonter ensemble la situation.

Le coliving adapté au télétravail généralisé

 

Le confinement a eu pour conséquence la mise en place du télétravail généralisé. En France, selon le Ministère du Travail, 8 millions de personnes ont adopté cette méthode pour continuer leur activité, ce qui représente 40% des salariés du privé.

Le coliving permet le télétravail permanent ou ponctuel grâce à des espaces spécialement conçus pour cela. Les espaces communautaires, toujours avec les mesures de précautions qui s’imposent, peuvent être aménagés en espaces de travail pendant la journée. D’autres opérateurs, à l’image de Babel Community, possèdent leurs propres espaces de coworking, ce qui permet aux colivers de pouvoir travailler et vivre dans un même lieu sans avoir à sortir de chez soi.

Le marché de l’hôtellerie s’effondre, le coliving résiste

 

Le confinement a mis un coup d’arrêt drastique au tourisme de loisirs et d’affaires. En conséquence, le marché hôtelier subit de très fortes baisses de fréquentation. Fin mars, le taux d’occupation a chuté de 75% comparé à l’année précédente, en France. La part du parc hôtelier ouvert est passée de 100% à 23% en l’espace de 15 jours. Pour ces fermetures d’hôtels, nous pouvons considérer que ce taux est proche du taux plancher.

A l’inverse, le sous-jacent résidentiel du coliving permet d’amortir cette baisse de fréquentation. Les personnes sont confinées dans leur logement, et continuent donc à vivre dans les résidences de coliving. Lors du meet-up organisé par l'association Co-Liv qui s’est tenu jeudi 23 avril, des opérateurs ont évoqué une baisse de leur taux d’occupation comprise entre 10% et 12%, loin de la baisse enregistrée sur les hôtels. Cette légère baisse correspond principalement au gel ponctuel des nouvelles arrivées et de l’anticipation des départs des étudiants et des étrangers.

La demande reste toujours très supérieure à l’offre en coliving, les résidents se sentent privilégiés de vivre dans ce type d’espace et ne souhaitent pas mettre fin à leur location, dans la crainte de ne pas pouvoir retrouver un même logement dans la période qui suivra.

Alors que les plateformes d’annonces en ligne enregistrent une baisse de la fréquentation du nombre de visites, la demande reste quant à elle au beau fixe pour le coliving.

(1) Etude BNP Paribas Real Estate : le marché du coliving. Développement et perspectives.

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