« La végétalisation et l'agriculture urbaine sont une demande forte des collectivités locales », remarque Carole de Matharel, DGA en charge du développement, chez BNP Paribas Immobilier Promotion Immobilier d'Entreprise. En témoigne le récent appel à projets Parisculteurs, lancé mi-avril par la Ville de Paris avec pour objectif d'atteindre 100 hectares de bâti végétalisé en 2020, dont un tiers d'agriculture urbaine.  « C'est une tendance lourde de retour à la nature en ville mais aussi de développer des circuits courts de production».


BNP Paribas Immobilier a intégré cette nouvelle composante de l'agriculture urbaine dans l'appel à projets innovants de la Ville de Paris « Réinventer Paris ». 

Le concours nous a obligés à sortir du cadre habituel et à réfléchir à des sites mixtes d'usages, souligne Carole de Matharel. Pour ce faire, le promoteur s'est rapproché d'opérateurs spécialisés comme Mugo, avec qui il a été désigné lauréat sur le site « Ternes-Villiers ». C'est une première pour nous qui nous étions essentiellement intéressés à la végétalisation des murs comme sur le programme Zenora à Issy les Moulineaux ou dans la cour intérieure de notre siège.

BNP Paribas Real Estate
Carole de Matharel
DGA en charge du développement

L'agriculture urbaine se décline selon trois axes

« Nous sommes encore dans une phase expérimentale », remarque Antoine Guibourgé, de la société Mugo (Paysage), une jeune société familiale créée en 2009 mais qui compte déjà un effectif de 120 personnes. Selon lui, l'agriculture urbaine se décline selon trois axes : le premier est pédagogique, le second concerne le bien-être, la volonté de produire étant le troisième axe. Car souligne-t-il, « sur les toits, les contraintes sont différentes d'un travail en pleine terre : contraintes thermiques, de vent et de charges qui obligent à l'utilisation de substrats... D'où le recours à des technologies comme l'hydroponie (culture hors sol de plantes réalisée sur un substrat neutre et inerte). « On constate une grande agitation  autour de cela », remarque-t-il. Reste la question du coût. « Un agriculteur dans un centre-ville peut-il arriver à vivre uniquement à partir de toitures terrasses cultivées ? », s'interroge-t-il, constatant que si l'apiculteur peut y arriver, « le travail est moins contraignant et le suivi n'est pas quotidien. Or, les propriétaires qui achètent cette prestation financent l'apiculteur ».


« Désormais, on nous demande le coût réel d'exploitation par mètre carré », remarque-t-il.  Notre démarche est de trouver un équilibre économique vis-à-vis du propriétaire ou du promoteur, sollicités par la collectivité pour développer un potager en terrasse. L'économie repose alors sur la multiplicité des sources de revenu : la vente des produits cultivés mais aussi, les ateliers, la location de l’espace. Le propriétaire le fait pour ses salariés, pour ses locataires et développe ainsi l'attractivité de son patrimoine – une start-up s'est ainsi lancée dans la production de 500 kilos de fraises et framboises par an sur le toit des Galeries Lafayette.


Mugo exploite notamment des ruches sur le toit du siège de BNP Paribas Real Estate. « L’entreprise finance la location des ruches et le travail de l'apiculteur et vend le miel marqué à son nom à ses collaborateurs. » Les sommes récoltées sont reversées à association locale qui forme entreprises et particuliers au développement durable. Autre exemple d’initiatives menées par les entreprises : le potager associatif, qui suscite beaucoup d'enthousiasme, tout du moins au début, mais qui doit s'accompagner d'une solution d'exploitation pérenne. Un dernier axe pour rentabiliser ces espaces végétalisés : y organiser des événements. « Il suffit de réserver un espace à l'intérieur du potager pour y faire une soirée, un cocktail », car, constate-t-il : « aujourd'hui il n'y a plus de débat. Exploiter une surface sur le toit est devenu incontournable   »... ne serait-ce que pour promouvoir la biodiversité en ville. 

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