Il n’est plus à démontrer que les acteurs du secteur de l’immobilier et de la construction jouent un rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique. Parmi les initiatives menées, les projets bas carbone commencent à se multiplier, que ce soit dans le résidentiel, le bureau ou encore la logistique. Cette nouvelle Note Flash, réalisée par l’équipe Research de BNP Paribas Real Estate, fait un focus sur les émissions de carbone produites par les bâtiments et sur les moyens à mettre en œuvre pour faire face à ces enjeux.
Bâtiment bas carbone : de quoi parle-t-on ?
Pour agir sur les émissions de carbone émises par les bâtiments et tenter de les réduire, il faut commencer par les comprendre. L’ACV, qui correspond à l’analyse du cycle de vie, peut être appliqué à un bâtiment, afin d’en connaître l’empreinte carbone, et relever les étapes les plus polluantes. Ainsi, l’analyse permet de mettre en exergue que la phase de construction du bâtiment émet 60% de CO2, contre 40% pour la phase d’exploitation. *
Lorsque l’on parle de bâtiments bas carbone, il est fait référence aux projets immobiliers labellisés BBCA (Bâtiment Bas Carbone), qui reflètent un certain niveau d’exigence en terme d’émissions de CO2. Délivré par un organisme privé, le label BBCA s’applique aux constructions neuves, et permet de valoriser les efforts en matière de réduction de CO2 d’un bâtiment.
L’impact des bâtiments bas carbone sur l’environnement est positif et doit continuer de progresser : on relève que les bâtiments BBCA émettent 3x moins de CO2 que les bâtiments du parc des années 1960. On note également que les immeubles bas carbone émettent 30% de CO2 lors de la phase gros œuvre et façade, contre 60% pour les bâtiments standards.

Un contexte réglementaire compliqué
Les acteurs de l’immobilier doivent composer avec un contexte réglementaire qui se durcit. En janvier 2022, la réglementation RE 2020 concernant les bâtiments neufs impose aux nouvelles constructions d’afficher une empreinte carbone de plus en plus faible, avec un objectif de diminution de 30% d’ici à 2030. Cette réglementation s’articule autour de trois axes : poursuivre la baisse de consommation des bâtiments neufs, diminuer l’impact carbone de la construction des bâtiments en ayant recours à des modes qui émettent moins de CO2, et faire preuve de résilience lors des futurs pics de chaleurs à venir.
De nombreuses autres mesures viennent encadrer le secteur de l’immobilier afin d’agir sur les émissions de carbone. Le décret tertiaire impose la mise en place d’actions visant à réduire la consommation énergétique des parcs tertiaires, et le ZAN (Zéro Artificialisation Nette) fixe pour objectif de réduire de 50% le rythme d’artificialisation des sols.
Comment réduire les émissions sur l’existant ?
Les bâtiments bas carbone, et le choix de matériaux plus responsables, permet de réduire les émissions de carbone des nouvelles constructions. Les bâtiments standards déjà construits peuvent eux aussi tenter de réduire leur empreinte, avec de nombreux moyens qui peuvent être mis en place. La reconversion des bâtiments, notamment la transformation de bureaux en logements, possède un intérêt majeur dans la lutte pour la décarbonation, puisqu’il permet de conserver les parties les plus émettrices de CO2. Une stratégie de réduction des émissions carbone peut également se décliner à travers plusieurs actions, comme le choix d’un fournisseur plus vert, la mutualisation des surfaces ou encore l’incitation des collaborateurs à adopter des pratiques vertes.

Découvrez en détail le cycle de vie d’un bâtiment, les enjeux du bas carbone ou encore les alternatives durables qui existent dans notre Note Flash sur l’immobilier bas carbone.
*Sur les bâtiments neufs RT 2012
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